01/02/2012

Automelodi

Nous nous sommes récemment aperçus de l'existence d'une musique "impossible folk". Attendre la traversée de l'Atlantique (au mieux 1 à 2 semaines) et j(a)uger ce nouveau genre aurait pu paraître long. C'est pourquoi, nous sommes directement allés à la source : Automelodi. Ce groupe de Montréal, à géométrie variable mais dont le barycentre reste essentiellement Xavier Paradis, se plaît essentiellement à ne garder que l'essence minimaliste des mélodies qui auraient pu sévir dans les années 80. Qui plus est, Automelodi co-habite avec Xeno & Oaklander chez Wierd Records. L'arrière-plan du tableau est donc parfait.

Néanmoins, sur l'EP Automelodi Fait Ses Courses et l'album Automelodi, d'autres influences se font sentir et s'affirment : avec quelques touches empruntées à la pop française des années 60 / 70, la musique se teinte, particulièrement sur l'album, de new wave et de synth minimale. Les paroles, en français, se veulent poétiques, les mélodies élégantes et les arrangements intelligents. Il y a quelque chose d'irrésistiblement triste dans cette musique, certainement due à la combinaison de la voix vaporeuse et traînante de Xavier Paradis, des martèlements froids des boîtes à rythme qui tournent sans cesse et des mélodies minimalistes sortant du dernier stade de leur polissage intimiste.

Le titre "Schéma Corporel" ouvre l'album et illustre par ses métaphores et son rythme dansant l'étendu de ce qui attend par la suite : dans ce monde "perpendiculaire", on joue, sur des nuances ternes, des mots et de la mélodie soignée, propre, à l'image du dandy romantique qu'incarne Xavier Paradis :


Cela serait réducteur de cloisonner uniquement le monde d'Automelodi dans les affres des années 80 : il se l'approprie mais le développe surtout à travers de multiples angles qu'offre la vie quotidienne. Dans sa quête d'esthétisme, la new wave épurée révèle instantanément sa splendeur mélancolique lorsque le prisme dans lequel regarde Xavier Paradis devient plus fragile ("Limite Malade") ou lorsque des choses anodines ("Stylo-Bille") deviennent lieu de la poésie :

Automelodi - Limite Malade


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